• La question magique

    La question magique

    La question magique consiste à dire "imaginez que vous vous réveillez un matin et que votre vie est débarassée du problème. Comment se déroulerait alors votre existence? Quelles sont les choses que vous pourriez faire alors et que vous ne pouvez faire actuellement? Comment vous sentiriez-vous? Quelles seraient les choses auxquelles vous penseriez? comment verrriez-vous votre vie". Ensuite, s'appuyant sur les descriptions que donne la personne, il s'agit alors de réfléchir à comment il est possible de mettre certaines de ces descriptions en pratique.

    L'objectif de la question magique est donc d'identifier les solutions envisageables (et, dans le même temps, identifier les contours du problème).

    La question magique a été développée par Steve De Shazer. 

    "Ha, si j'étais président..."

    Ici l'application de la question magique est légèrement modifiée dans le sens où il ne s'agit pas d'imaginer une situation débarassée du problème mais d'imaginer une situation dans laquelle on a le pouvoir de changer les choses.

    Ainsi, nous avons expérimenté la question magique appliquée dans le cadre de Dazibao. La question magique était alors "Ha, si j'étais président...".

    Dans une première étape, les participants sont invités à élaborer le programme politique qu'ils écriraient s'ils étaient présidents dans leur pays d'origine. Des thèmes politiques (économie, travail, urbanisme, éducation, culture, protection sociale, etc) leur sont proposés et ils peuvent en ajouter d'autres.

    La deuxième phase du travail consiste en un retour en groupe. Là, nous faisins la lecture de chaque programme présidentiel en demandant au candidat président de justifier ses orientations pour chacun des thèmes abordés. C'est ce moment qui est central dans la production des informations : les participants nous décrivent les dysfonctionnements grâce à des exemples de situations détaillés pour ensuite faire le lien entre ces processus producteurs d'injustices sociales et les propositions qu'ils font.

    Pour récolter l'information, nous avons filmé les interviews. Ceux-ci sont demeurés inutilisables car aucun des participants ne voulait que son interview ne figure sur le web par peur de représailles dans les familles restées au pays : on ne peut critiquer une dictature impunément.

    Que conclure de ce premier essai? Qu'il pourrait sans doute s'appliquer à de nombreuses thématiques porteuses d'injustices vécues par les participants. Dans le cas des demandeurs d'asile des sessions Dazibao, nous pourrions imaginer par exemple la question magique "Ha, si j'étais directeur du centre..."